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Qu’est-ce que la sixième extinction et pourquoi existe-t-il six types d’extinction ?

Nombreux sont ceux qui se demandent ce qu’est la sixième extinction. Le changement climatique est indéniable. Le problème de la pollution des sols, de l’air et de l’eau ne cesse de s’aggraver. La déforestation est presque inéluctable dans certaines parties de la planète. Les calottes glaciaires, autrefois connues sous le nom de glaces éternelles, sont en déclin. Des espèces disparaissent. Et les hommes continuent à faire ce qu’ils veulent, comme si cela ne les concernait pas.

C’est la faute de l’homme

Les racines de cette peur remontent à plus d’un siècle, lorsqu’une série d’extinctions a apporté la preuve irréfutable que l’homme pouvait anéantir d’autres formes de vie. Ces extinctions ont eu une influence profonde et, depuis lors, l’accent a été mis sur la conservation.

Ce qui est moins connu, c’est que l’utilisation contemporaine du terme « extinction » englobe une grande variété de significations et d’applications, chacune ayant un rôle distinct dans le plaidoyer en faveur de la conservation. Il est important de connaître les différents types d’« extinctions » pour mieux comprendre le pouvoir rhétorique de chaque terme.

Types d’extinction

La véritable extinction, telle que définie par l’UICN, se produit lorsqu’il n’y a pas de doute raisonnable que le dernier individu de l’espèce en question est mort. Cette catégorie comprend de nombreuses espèces emblématiques telles que le dodo (Raphus cucullatus), le bulot (Capra pyrenaica) et la vache de mer de Steller (Hydrodamalis gigas). Ici, le terme se réfère uniquement aux espèces qui nous sont connues et pour lesquelles nous disposons de preuves irréfutables de leur disparition.

Extinction écologique

L’extinction écologique fait référence à l’extinction d’une espèce qui ne survit que dans les zoos et les collections privées. L’oryx à cornes en cimeterre (Oryx dammah), la corneille d’Hawaï (Corvus hawaiiensis) et le Mitu Mitu (Alagoas currassow) sont classés par l’UICN comme « éteints à l’état sauvage ».

Extinction locale

On parle d’extinction locale lorsqu’une espèce a été exterminée dans une partie de son aire de répartition. Le castor européen (Castor fiber) en est un bon exemple. Il a été persécuté et chassé jusqu’à l’extinction au Royaume-Uni. Mais il survit dans d’autres parties du monde.

Les extinctions de Darwin

Il existe également des cas où certaines espèces sont classées à tort comme éteintes en raison de notre ignorance de l’endroit où elles vivent réellement. Il s’agit d’espèces « perdues » plutôt qu’éteintes. L’exemple le plus célèbre des « extinctions de Darwin » est celui du cœlacanthe (Latimeria chalumnae). Il était considéré comme un poisson fossile éteint jusqu’à ce qu’un spécimen vivant soit découvert en 1938 au large de l’Afrique du Sud.

Ces redécouvertes sont une source permanente d’espoir pour les personnes qui tentent de retrouver des animaux tels que le tigre de Tasmanie (Thylacinus cynocephalus), déclaré éteint en 1936, ou le cerf de Milu (Elaphurus davidianus), éteint à l’état sauvage.

Extinctions linnéennes

Nommées d’après Carl Linné, inventeur du système des noms scientifiques ou de la taxonomie, ces extinctions sont celles qui impliquent un écart important entre le nombre d’espèces décrites sur un site et le nombre réel probable. Dans ce cas, les extinctions sont extrapolées en fonction du taux de perte d’habitat des espèces connues et non découvertes. Ce type d’extrapolation est à la base d’estimations largement répandues de milliers d’extinctions par an.

Extinctions lazariennes

Il s’agit des cas où l’on peut encore espérer une « résurrection » parce que l’ADN des espèces disparues survit dans les races domestiques, de sorte que l’on espère qu’elles pourront être récupérées par l’élevage.

La dédomestication est un élément de la restructuration européenne. Aux Pays-Bas, au Portugal, en Espagne, en Croatie, en République tchèque et en Roumanie, des troupeaux de bovins sauvages semblables, par leur aspect et leur écologie, à l’aurochs ou Aurochs (Bos primigenius), l’ancêtre des bovins domestiques, disparu au XVIIe siècle, sont en train de se constituer.

Le concept de dé-extinction est étroitement lié à celui de Lazarus. Il repose sur l’hypothèse que les progrès de la biologie synthétique nous permettront un jour d’extraire l’ADN des restes conservés d’espèces éteintes et de l’insérer dans les œufs d’animaux de remplacement.

Nous ne nous soucions plus d’eux ?

« L’extinction, c’est pour toujours » était le cri de ralliement du mouvement de protection de la nature dans les années 1960 et 1970. Les images de gorilles, de tigres et de rhinocéros ont donné à ce problème une dimension réelle et significative. Elles ont permis aux gens de se souvenir et d’éprouver un sentiment de perte collective. Mais depuis les années 1990, la rhétorique de la conservation s’est concentrée sur les extinctions linnéennes à l’échelle planétaire. Avec près de 26 000 extinctions par an, elles ont cessé de faire la une des journaux, mais elles ne cessent pas pour autant.

Une nouvelle approche, différente et plus réaliste, est peut-être nécessaire pour re-personnaliser ce problème et équilibrer les récits de pertes avec des lueurs d’espoir. Pour ce faire, on pourrait mettre en évidence les extinctions locales et les extinctions de type « Lazare », qui peuvent être inversées et stoppées.

Il est essentiel de faire correspondre les rapports sur le déclin alarmant des espèces avec les rapports sur les endroits où ces populations peuvent être restaurées afin qu’elles ne disparaissent pas et qu’elles retournent dans leur habitat naturel.

L’idée que l’« extinction » est dans certains cas réversible soutient certainement la nouvelle pratique de restauration des écosystèmes. La véritable conservation consiste à reprendre l’initiative nécessaire pour protéger ce qui reste et restaurer ce qui a été perdu.

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